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SAINT AMBROISE DE MILAN


Mosaique St Ambroise Saint Ambroise naquit vers l’an 340, à Trèves. Son père, haut fonctionnaire de l’empire romain, décéda peu après sa naissance et sa mère, chrétienne pieuse, vint habiter à Rome avec ses trois enfants.
Le jeune Ambroise suivit des études classiques et juridiques et accéda à une carrière administrative. Ses talents d’orateur lui ayant attiré les faveurs de l’empereur Valentinien 1er, il fut nommé à 34 ans gouverneur de Ligurie, ayant son siège à Milan.

Or, à Milan, l’évêque arien Auxence venait de décéder après avoir opprimé les catholiques  pendant de longues années. L’élection de son successeur s’annonçait houleuse à tel point que les autorités craignaient des émeutes sanglantes entre ariens et catholiques. Ambroise, à peine installé dans ses fonctions, intervint donc comme représentant de l’ordre en prononçant devant les chrétiens divisés une l’apologie de la paix. Son discours fut si bien reçu que la foule se mit à l’acclamer : « C’est Ambroise qu’il nous faut pour évêque ! »

Ambroise, qui n’était que catéchumène, du se soumettre au choix du peuple … Il reçut, en huit jours d’intervalle, le baptême, l’ordination sacerdotale et le sacre épiscopal en décembre 374.
Devenu chrétien et évêque, Ambroise s’initia par une étude incessante et approfondie à la foi qu`il avait mission d’enseigner ; il se dépouilla au profit des pauvres de son riche patrimoine, il racheta les captifs en vendant les vases de son église, et se fit l'homme de tous.
Sans doute aucun évêque n’a joui durant sa vie d’une autorité pareille à celle de Saint Ambroise, grâce à la sainteté de sa vie, la fermeté et la droiture de sa conduite, mais aussi sa science des affaires et son art de gouverner. Ambroise avait été excellent magistrat : devenu homme d’église, il ne perdit pas ses premières aptitudes, il les élargit encore et devint un véritable homme d’Etat. Esprit éminemment pratique, pondéré, ayant puisé dans le droit le sens de la justice, mais tempérant par la charité ce que cette justice pouvait avoir de froid et de dur. Tous ceux qui l’approchèrent, subirent son influence ou même l’aimèrent passionnément.
Il fut très écouté de l’empereur Valentinien 1er, puis surtout de son fils Gratien, qui le considérait comme son père. Sous son influence, Gratien repris la lutte contre le paganisme et fit enlever la statue de la victoire qui siégeait au Sénat depuis le règne d’Auguste.
Il fut aussi très écouté de Valentinien II, demi-frère de Gratien. Mais la mère de Valentinien II, Justine, était gagnée à l’arianisme. Elle exigea d’Ambroise que la basilique neuve de Milan soit cédée au culte arien. Ambroise se dressa avec énergie contre la mère de l’empereur. Il fut pour cela menacé de mort et trouva refuge dans sa cathédrale, entouré par tous ses fidèles milanais qui restaient avec lui nuit et jour, faisant rempart de leurs corps. Ambroise, pour rendre courage aux fidèles, institua pour la première fois en occident l’usage du chant dans la liturgie. Cette pratique se diffusa rapidement dans toutes les Eglises d’Italie. Il composa lui-même de nombreuses hymnes dont plusieurs nous sont parvenues.
C’est durant ces évènements qu’arrivèrent à Milan un jeune professeur de rhétorique, Augustin, avec sa mère Monique et quelques amis. Augustin était alors âgé de 30 ans et considérait foi chrétienne comme un amas de préceptes incohérents et dignes de mépris. Augustin s’approcha d’Ambroise, curieux de la réputation déjà immense de l’éloquence de l’évêque de Milan. Accueilli paternellement par celui-ci, Augustin se mit à l’aimer comme un homme bienveillant, et l’écouta avec assiduité. Il fut ébloui par son art rhétorique, et peu à peu se laissa pénétrer par ses prêches : « J’étais heureux d’entendre Ambroise répéter souvent dans ses sermons au peuple, comme une règle recommandée avec le plus grand zèle :’La lettre tue et l’esprit vivifie’. Et lorsque, écartant le voile mystique, il dévoilait la signification spirituelle de textes qui, entendus selon la lettre, semblaient enseigner une erreur, il ne disait rien qui me choquait, bien que j’ignorais encore s’il disait la vérité ». Augustin, après un long combat spirituel, se convertit et fut baptisé par Ambroise lors de la vigile de Pâques 387. Saint Augustin, futur évêque d’Hippone, fut avec Saint Ambroise parmi les plus grandes lumières du christianisme de la fin de l’empire romain.
L’autorité d’Ambroise s’étendit bien au-delà de son diocèse. Il prit une part active à de nombreux conciles, en organisa lui-même certains. Il entrepris également de nombreux voyages à caractère politique pour apaiser les tumultes de la succession de Valentinien 1er.
Il se lia d’amitié avec Théodose, qui régna à partir de 379. Il fut pour lui un ami sincère, mais qui ne craignait pas de le réprimander parfois très sévèrement. Théodose ayant fait massacrer les habitants de Thessalonique sur un coup de colère, Ambroise lui interdit l’entrée de sa cathédrale pendant huit mois, jusqu’à ce que Théodose, désespéré, ne vienne implorer le pardon. Ambroise le contraignit alors à promulguer un édit par lequel les sentences de mort ou de confiscation ne devenaient exécutoires qu’après un délai de réflexion de 30 jours …
Ambroise réfléchit et écrivit beaucoup sur les relations entre l’Eglise et un état chrétien. Il rédigea également de nombreux traités théologiques, sur la foi, le Saint Esprit, le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la pureté, les mystères et sur l’Evangile selon Saint Luc. Saint Ambroise n’avait pas le goût des grandes spéculations théologiques. Ses écrits étaient des explications claires de ces articles de foi. En ce sens, il était plus un catéchiste qu’un théologien.
Au cours de l’hiver 397, Ambroise  tomba malade. De hauts dignitaires de l’empire vinrent pour tenter de le convaincre de demander à Dieu de prolonger sa vie, craignant que sa mort ne laisse un grand vide dans l’empire ; mais il leur dit « Je n'ai pas vécu de telle sorte parmi vous, que j’aie honte de vivre davantage ; mais, d’ailleurs, je ne crains point de mourir, parce que nous avons affaire à un bon maître. »  Il mourut le 4 avril 397, assisté de saint Honorat, évêque de Vercueil. Son corps fut inhumé dans sa cathédrale, et son tombeau fut le lieu de nombreuses guérisons. Il est fêté le 7 décembre, date anniversaire de son sacre épiscopal. Il est docteur et père de l’Eglise.
Saint Ambroise est patron des officiers des corps techniques et administratifs et, curieusement, des apiculteurs, car selon une « pieuse tradition », des abeilles seraient entrées dans sa bouche lorsqu’il dormait dans son berceau avant d’en ressortir de s’envoler vers le ciel, présage d’une grande éloquence.
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