Les hymnes ambrosiennes
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Hymnes ambrosiennes



Ces quatre hymnes sont attribuées avec certitude à Ambroise de Milan. L'authentification nous en est donnée soit par Ambroise lui-même, soit par St Augustin. Huit autres hymnes peuvent lui être attribuées avec moins de certitude cependant. Pour de plus amples détails, vous pouvez consulter l'ouvrage :

hymnes
La mélodie ne nous est malheureusement pas parvenue.  Toutefois, on peut remarquer que le rythme est identique à celui du " Veni creator" (mètre latin) ; peut-être les mélodies étaient-elles voisines, malgré les 4 siècles qui séparent les hymnes ambrosiennes du Veni creator. Cependant, le 'Veni creator' gréogorien est en "plain chant", c'est à dire à que sa mélodie est portée par les variations d'une seule voix, alors que les hymnes ambrosiennes, à en croire le témoignage direct d'Augustin, utilisaient plusieurs voix qui "se mêlaient". On ignore si les hymnes d'Ambroise étaient chantées à plusieurs voix (polyphonie) ou à voix alternées. Les récits d'Augustin (voir : Confessions) sont ambigus sur ce point.

En cliquant sur les icônes animées, vous pourrez écouter un extrait des hymnes ambrosiennes telles qu'elles sont chantées aujourd'hui dans la liturgie des heures.

Aeterne rerum conditor aeterne rerum
noctem diemque qui regis
et temporum das tempora
ut alleues fastidium

Praeco diei iam sonat
noctis profundae peruigil
nocturna lux uiantibus
a nocte noctem segregans

Hoc excitatus lucifer
soluit polum caligine
hoc omnis errorum chorus
uias nocendi deserit

hac nauta uires colligit
pontique mitescunt freta
hoc ipse petra ecclesiae
canente culpam diluit

Surgamus ergo strenue
gallus iacentes excitat
et somnolentos increpat
gallus negantes arguit

Gallo canente spes redit
aegris salus refunditur
mucro latronis conditur
lapsis fides reuertitur

Iesu, labantes respice
et nos uidendo corrige
si respicis lapsus cadunt
fletuque culpa soluitur

Tu lux refulge sensibus
mentisque somnum discute
te nostra vox primum sonet
et vota soluamus tibi
Eternel créateur du monde,
toi qui gouvernes les nuits et les jours
fais succéder les temps aux temps
pour alléger la lassitude

Le hérault du jour déjà sonne
le veilleur de la nuit profonde,
clarté nocturne aux voyageurs,
séparant la nuit de la nuit.

Par lui réveillé, Astre porteur de lumière
Délivre le ciel des ténèbres,
par lui tout le choeur des rôdeurs
abandonne les voies du mal.

Par lui le marin reprend force
et la houle des flots s'apaise ;
La Pierre même de l'Eglise
à son chant a lavé sa faute.

Levons nous donc avec courage ;
le coq éveille ceux qui gisent,
invective les somnolents ;
le coq confond les renégats

Au chant du coq, l'espoir renaît,
la santé revient aux malades,
l'arme du bandit se rengaine,
la foi s'en retourne aux pécheurs.

Jésus, regarde qui chancelle
et par ta vue corrige-nous
sous ton regard, nos faux pas cessent,
nos pleurs effacent notre faute.

Reprends ton éclat dans nos âmes,
dissipe le sommeil du coeur ;
pour toi d'abord, que nos voix sonnent :
acquittons nos voeux envers toi.


Splendor paternae gloriae
de luce lucem proferens
lux lucis et fons luminis,
dies dierum illuminans,

uerusque sol, inlabere,
micans nitore perpeti ;
iubarque Sancti Spiritus
infunde nostris sensibus

Votis uocemus et Patrem,
Patrem perennis gloriae
Patrem potentis gratiae
culpam releget lubricam

informet actus strenuos
dentem retundat inuidi,
casus secundet asperos,
donet gerendi gratiam,

mentem, gubernet et regat
casto fideli corpore ;
fides calore ferueat,
fraudis uenena nesciat

Christusque nobis sit cibus,
potusque noster sit fides,
laeti bibamus sobriam
ebrietatem Spiritus.

Laetus dies hic transeat !
Pudor sit ut diluculum,
fides uelut meridies,
crepusculum mens nesciat !

aurora cursus prouehit ;
aurora totus prodeat
in Patre totus Filius,
et totus in Verbo Pater


Splendeur de la gloire du Père
de la lumière portant lumière,
lumière source de lumière,
ô jour illuminant les jours,

vrai soleil, descends jusqu'en nous,
scintillant d'un éclat sans fin ;
répands en nos intelligences
la clarté de ton Esprit Saint.

Prions également le Père
le Père à la gloire sans fin,
le Père à la grâce puissante ;
qu'il chasse les faux pas coupables,

qu'ils vous inspire l'énergie,
émousse la dent de l'envieux
qu'il réconforte dans l'épreuve,
donne la grâce d'accomplir,

qu'il gouverne et dirige l'âme,
en notre corps pur et fidèle ;
que cette foi brûle et bouillonne,
bien loin des venins du mensonge.

Que le Christ nous soit nourriture,
et notre breuvage la foi,
que nous buvions dans la liesse
la sobre ivresse de l'Esprit !

Passe le jour dans la liesse !
Notre pudeur soit comme l'aube,
notre foi comme le midi,
comme notre âme ignore le soir !

L'aurore avance dans sa course ;
qu'Aurore tout entier s'avance
le Fils tout entier dans le Père,
et tout le Père dans le Verbe

Iam surgit hora tertia
qua Christus ascendit crucem ;
nil insolens mens cogitet,
intendat affectum precis.

Qui corde Christum suscipit,
innoxium sensum gerit;
uotisque praestat sedulis
Sanctum mereri Spiritum.

Haec hora, quae finem dedit
diri ueterno criminis,
mortisque regnum diruit
culpamque ab aeuo sustulit.

Hinc iam beata tempora
Christi coepere gratia :
fide repleuit ueritas
totum per orbem ecclesias.

Celsus triumphi uertice
matri loquebatur suae :
"En filius, mater, tuus ;
apostole, en mater tua".

praetenta nuptae foedera
alto docens mysterio,
ne uirginis partus sacer
matris pudorem laederet

Cui fidem caelestibus
Iesus dedit miraculis ;
nec credidit plebs impia,
qui credidit saluus erit.

Nos credimus natum Deum
partumque uirginis sacrae,
peccata qui mundi tulit
ad dexteram sedens Patris


Voici surgir la troisième heure
où le Christ est monté en croix :
nulle pensée d'orgueil en notre âme !
qu'elle s'applique à la prière.

Qui reçoit le Christ en son coeur
présente l'esprit d'innocence
et par ses voeux zélés travaille
à obtenir le Saint Esprit.

C'est l'heure qui a mis un terme
à l'affreux crime invétéré,
ruiné le règne de la mort
enlevé du siècle la faute.

Dès lors, par la grâce du Christ,
les temps bienheureux commencèrent :
la vérité remplit de foi
dans le monde entier les Eglises.

Sur le sommet de son triomphe
à sa mère il parlait ainsi :
"Ô mère, vois ici ton fils ;
Apôtre, vois ici ta mère".

montrant que le pacte des noces
avait voilé un grand mystère :
Qu'une vierge sainte enfantât
sans blesser son honneur de mère.

Ce que Jésus accrédita
grâce à ses miracles célestes ;
une plèbe impie n'a pas cru,
mais qui a cru sera sauvé.

Nous croyons au Dieu qui est né,
à l'enfant d'une Vierge sainte;
qui porta les péchés du monde
et siège à la droite du Père.
Deus creator omnium Deus creator
polique rector, uestiens
diem decoro lumine
noctem soporis gratia,

artus solutos ut quies
reddat laboris usuin
mentesque fessas alleuet,
luctusque soluat anxios,

grates peracto iam die
et noctis exortu preces
uoti reos ut adiuues
hymnum canentes soluimus

Te cordis ima concinant
te vox canora concrepet,
te diligat castus amor
te mens adoret sobria

ut cum profunda clauserit
diem caligo noctium
fides tenebras nesciat
et nox fide reluceat

Dormire mentem ne sinas
dormire culpa nouerit
castis fides refrigerans
somni uaporem temperet

Exuta sensu lubrico
te cordis alta somnient
nec hostis inuidi dolo
pauor quietos suscitet.

Christum rogamus et Patrem,
Christi Patrisque Spiritum,
unum potens per omnia ;
foue precantes, Trinita
Dieu créateur de toute chose
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
la nuit des grâces du sommeil

pour que le repos nous détende,
rende nos membres au travail;
soulage nos coeurs fatigués,
dénoue nos chagrins anxieux,

le chant de notre hymne te rend grâce
pour ce jour déjà terminé,
te prie au lever de la nuit ;
aide-nous à tenir nos voeux.

Que le fond des coeurs te célèbre,
que la voix qui chante t'acclame,
que te chérisse un chaste amour
et que l'âme sobre t'adore !

Puisse lorsque la nuit profonde
de sa noirceur clore le jour,
la foi ignorer les ténèbres,
et la nuit resplendir la foi !

Ne laisse point l'âme dormir ;
puisse la faute s'endormir !
la foi chaste et rafraîchissante
tempérer l'ardeur du sommeil !

Dépouillé des pensées mauvaises,
que le fond des coeurs rêve à toi,
sans que la ruse de l'Envieux
éveille, effarés, ceux qui dorment !

Nous prions le Christ et le Père,
et l'Esprit du Christ et du Père
unique puissance en tous points ;
soutiens qui te prie, Trinité.
Traduction : D'après Jacques Fontaine. (c) Ed Cerf. 1992
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