THEODORA, IMPERATRICE, EPOUSE
DE L'EMPEREUR DE CONSTANTINOPLE
Il faut rendre un minimum justice à cette pauvre Théodora,
que j'ai durement malmenée dans cet hagiographie de Saint Silvère.
S'il est vrai qu'elle a persécuté ce saint pape au nom de l'hérésie
monophysite, elle n'est pas la méchante reine digne d'un conte de Pérault
que j'ai dessinée. Elle fut peut-être la plus grande impératrice
de Constantinople et une femme de cœur comme on dirait aujourd'hui. D'ailleurs,
l'Eglise orthodoxe l'a canonisée avec son époux.
Rien ne prédisposait
Théodora à un destin impérial. Danseuse publique, dans
une petite troupe de forains... et sans doute plus si affinité, pour
ne pas dire une prostituée. Le jeune Justinien, héritier du
trône de l'Empire Romain d'Orient la remarque et tombe éperdument
amoureux d'elle. Le cas classique et romanesque de l'union impossible entre
le prince et la pauvrette. Sauf que Justinien, qu'on présente souvent
comme une personnalité faible, résiste aux pressions de son
entourage, brave le scandale qui secoue la court et épouse la courtisane
en justes noces... et bien lui en a pris.
Théodora se révéla
être un soutien capital dans le règne de Justinien et notamment
lors d'une tentative de coup d'état, elle sauva la tête et le
trône de son mari. Dotée d'un caractère très fort,
et d'un excellent sens politique, elle fut son meilleur conseiller et une
épouse fidèle. Comme toutes les autorités fortes, elle
prit des décisions dont on pourait s'offusquer aujourd'hui : le meurtre
de Bélisaire qui devenait trop puissant, la persécution de saint
Silvère qui lui résistait ... l'éternel dilemme entre
la raison d'état et le respect des personnes. Philppe le Bel fera
bien pire dans ce domaine.
Devenue impératrice
et hors de tout besoin matériel, Théodora n'a jamais oublié
ses premières compagnes d'infortune, et consacra son temps à
des œuvres charitables pour la réinsertion des prostituées.<
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